dimanche 3 avril 2011

L’IRM pourrait-elle devenir une technique d’imagerie utilisée en premier recours dans nos urgences?

Différentes techniques d’imagerie médicale

L’IRM est une technique d’imagerie complémentaire. Autrement dit, si un patient se présente à l’urgence, la radiographie conventionnelle (rayons X) et l’échographie (ultrasons) seront priorisées, car elles sont d’une part plus rapides et d’autre part moins coûteuses. Ce n’est que par la suite que l’examen IRM sera prescrit si nécessaire, pour confirmer le diagnostic. Voyons ce qui distingue ces trois techniques d’imagerie médicale.

La radiographie

La radiographie conventionnelle, qui utilise les rayons X, mesure la densité électronique. Son principal avantage réside en son excellente résolution spatiale, c’est-à-dire qu’elle peut produire une image assez précise. De plus, cette technique est considérablement plus accessible que l’IRM, le coût des installations, évalué à 50 000$, étant de loin inférieur à celui d’un appareil IRM, qui s’élève à plus de 2 000 000$. Cependant, les rayons X offrent un moins bon contraste. Il est donc extrêmement difficile de différencier la matière blanche de la matière grise puisque leur différence de densité électronique est inférieure à 2%. Pour y arriver, il faut énormément de signal et donc une dose très élevée de rayons, qui sont, comme vous le savez probablement, hautement cancérigènes. Par ailleurs, les rayons X ne permettent pas d’obtenir une image des structures encapsulées (à l’intérieur d’une paroi osseuse) comme le cervelet et la moelle épinière.

L’échographie

L’échographie, qui utilise des impulsions ultrasonores, est beaucoup plus sécuritaire que la radiographie, mais offre une moins bonne résolution spatiale. Pour obtenir une image, on émet une onde sonore qui frappe les tissus ciblés et revient sous forme d’écho vers la sonde d’échographie. On mesure l’intensité de l’onde réfléchie et le temps entre l’émission de l’impulsion et la réception de l’écho, proportionnel à la distance parcourue par l’onde. Cependant, les ultrasons ne se propagent pas dans l’air. Il est donc impossible d’obtenir des images de structures tels les poumons.

L’IRM, une technique complémentaire

L’IRM est principalement utilisée pour raffiner l’image. De plus, puisque l’os n’interfère pas avec le signal , l’IRM permet l’obtention d’une image de la moelle épinière et du cerveau. Ce n’est pas le cas de la radiographie et de l’échographie. L’eau étant le marqueur utilisé en IRM (on utilise le spin des protons des molécules d’hydrogène), cette technique d’imagerie permet l’observation de phénomènes d’ischémie. L’ischémie est la diminution ou l’arrêt de la circulation artérielle dans une région plus ou moins étendue d'un organe ou d'un tissu (Larousse Médical). Les cellules mortes sont remplacées par de l’eau et c’est cette eau, même lorsqu’elle n’est présente qu’en très petite quantité, que l’IRM peut détecter. La principale utilité de l’IRM demeure toutefois le diagnostic de la sclérose en plaques, une maladie inflammatoire du système nerveux central se caractérisant par la perte de myéline (gaine de fibres nerveuses), qui se remplace par un tissu cicatriciel (sclérose), à certains endroits (plaques) (Larousse Médical).

Malgré les avancées récentes en matière d’imagerie, les techniques plus anciennes comme la radiographie ont donc toujours leur place.

Merci beaucoup à Robert Ouellet, spécialiste de la physique nucléaire, qui a généreusement accepté de nous rencontrer.

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